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Blog littéraire

Astérix : L'iris blanc (tome 40)

 

Auteur : Fabcaro

Illustrateur : Didier Conrad

Edition et année d'édition : Albert René, 2023

Genre : bande dessinée

Nombre de pages : 48 pages

 

 

« Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit »

L’Iris blanc est le nom d’une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps qui se trouvent autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin…

Qu’est-il arrivé à notre chef Gaulois préféré et pourquoi cette mine renfrognée ?

Après un certain nombre de déceptions à la lecture des albums parus après le décès de René Goscinny, ce tome est pour moi une belle surprise. J'avais déjà trouvé que le trait de Didier Conrad avait dignement succédé à celui d'Albert Uderzo, ici, l'humour de Fabcaro suit de manière très honnête celui de l'auteur initial.

Certes, l'intrigue n'est pas toujours des plus originales. L'album traite de la pensée positive et de l'injonction à la bienveillance qui sont très à la mode à l'heure actuelle, mais d'un point de vue ironique voire grinçant. En ce sens, l'album s'inscrit bien dans notre époque. Néanmoins, certains traits de l'intrigue ne sont pas sans rappeler certains albums antérieurs (notamment tous ceux où les Romains ont tenté d'acculturer le village gaulois comme Le Domaine des Dieux ou Obélix et Compagnie, ou bien de les soumettre en utilisant leurs croyances ou superstitions comme Le Devin). Mais le choix de faire référence à des histoires passées est clairement assumé, avec des références explicites à certains albums écrits par Goscinny (voire une référence carrément explicitée en bas de page de peur sans doute que les lecteurs ne la devinent pas d'eux-mêmes) et le retour de certains personnages secondaires qui n'étaient parus que dans peu de tomes précédemment. On sent donc que le scénario a été écrit par un auteur passionné d'Astérix qui cherche la nouveauté sans pour autant se défaire du passé et du passif de son personnage, et qui n'hésite pas à rentre hommage à son créateur.

Au delà de ça, les répliques humoristiques et situations décrites s'inspirent aussi de références récentes (on retrouve clairement certains propos politiques de la dernière décennie adaptés à la sauce gauloise antique), ce qui en fait un album très contemporain et non ringard. Reste à voir comment cet album sera perçu dans quelques années ou quelques décennies, et dans quelle mesure ces répliques résisteront au temps pour rester compréhensibles par des plus jeunes qui pourraient s'y intéresser.

J'ai toujours un regard très tendre pour cette reprise de personnages créés il y a de cela des décennies et qui sont réactualisés tout en gardant des références aux œuvres antérieures. Dans une certaine mesure (et la comparaison va peut-être paraître hasardeuse), cette bande dessinée n'est pas sans me rappeler la démarche du film Skyfall concernant les films de James Bond : on crée une modernité tout en gardant des marqueurs importants et reconnus de l'histoire, et des références communes à tous les amateurs du genre et de la marque.

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